Bonjour,
Nous avons le plaisir de vous annoncer la soutenance de thèse de Esther Czuk Vel Ciuk qui aura lieu le 9 février 2023 à 14h00, sous la direction de Françoise Bréant, professeure émérite de l’Université Paris Nanterre.
Titre :
Les enseignants et l’acte d’écriture : enjeux et perspectives à l’ère de l’éducation inclusive. Approche clinique et monographies croisées entre enseignants des classes et enseignants spécialisés.
Lieu : Université Paris Nanterre – Bât. B Pierre Grappin – Salle B015 René Rémond
(Lien pour visio possible. Vous pouvez m’adresser un mail : esther.c.prof@gmail.com)
Jury :
Mme Anne Brun, Professeure de Psychopathologie clinique à l’Université Lumière Lyon II.
Mme Magdalena Kohout-Diaz, Professeure en Sciences de l’éducation et de la formation à l’Université de Bordeaux.
Mme Chantal Costantini, Maîtresse de conférences associée en Sciences de l’éducation et de la formation à l’Université Paris-Nanterre.
M. Arnaud Dubois, Professeur en Sciences de l’éducation et de la formation à l’Université de Rouen Normandie.
Mme Françoise Bréant, Professeure émérite en Sciences de l’éducation et de la formation. Université Paris-Nanterre.
Résumé
La mise en œuvre d’une école basée sur l’inclusion a profondément réformé le système éducatif français (Benoit, 2019 ; Kohout-Diaz, 2018 ; Plaisance, 2007 ; Stiker, 2013 ; Ville, 2014) et entraîné de nouveaux écrits professionnels liés à la scolarisation des élèves dits « à besoins éducatifs particuliers » (Warnock, 1978). Dans une démarche clinique d’orientation psychanalytique (Blanchard-Laville et al., 2005), cette recherche interroge les pratiques d’écriture des enseignants du 1er degré pour mener une réflexion sur leurs « places » professionnelles et symboliques, au sein des nouvelles alliances éducatives (Aulagnier, 1975 ; Castoriadis, 1975 ; Kaës, 1976 et 2009). Dans une perspective systémique, des entretiens non directifs sont menés auprès d’enseignants des classes et d’enseignants spécialisés dans l’aide à dominante pédagogique. La thèse montre comment les identités pourraient se (re)construire dans un « entre-deux » (Sibony, 1991 ; Thouroude, 2022). Certains processus psychiques inhérents à l’acte d’écrire sont explorés (Bréant, 2014 ; Duras, 1993 ; Lebrun et Malinconi, 2015). Les tensions internes fabriquées par l’écriture sont rapprochées du « masochisme gardien de la vie » (Rosenberg, 1999), en prenant en compte les questions de la pulsion et du désir (Freud, 1915).
L’hypothèse que l’écriture peut être considérée comme un « objet médium malléable » (Milner, 1955 ; Roussillon, 1991 ; Brun, 2014) est soutenue. Elle permettrait l’émergence d’un « être-là écrivant », proposé à partir du Dasein heideggérien (1927) mis en lien avec le concept de créativité (Winnicott, 1971). La thèse d’un processus « d’auteurisation » est ainsi avancée.
Enfin, le concept de traduction (Altounian, 2004 ; Benjamin, 1923) vient soutenir l’hypothèse que l’école peut être vue comme un lieu traductif (Arendt, 1972) où l’écriture professionnelle deviendrait un espace « d’hospitalité langagière » (Ricoeur, 1997). Des perspectives pour la pratique et la formation des enseignants sont proposées autour des récits, des contes (Boimare, 1999), et d’un possible journal « d’itirêvance ».
Mots clés : écriture, écrit professionnel, école inclusive, RASED, enseignant spécialisé, inclusion, entre-deux, médium malléable, traduction, récit, conte, rêve, journal, approche clinique, orientation psychanalytique, sciences de l’éducation.