Bonjour à tou.te.s,
La loi de programmation de la recherche qui a déjà été votée à l’Assemblée Nationale passe cette semaine au Sénat. Si l’opposition est suffisante elle pourrait être abandonnée car le gouvernement souhaite, sur cette session parlementaire, faire passer pas mal de textes. La pétition ci-dessous a donc été conçue par l’ensemble des mouvements en lutte contre cette loi, merci de la signer et surtout de la faire signer si vous pouvez !
Dans cette esprit, je vous joins ci-dessous quelques éléments d’explication
Bien cordialement
Françoise Hatchuel
Résumé du mouvement
La LPR vise principalement à augmenter la part précaire des budgets de la recherche (contrats de recherche sur projets, postes temporaires liés à des contrats de recherche etc.). C’est un vrai souci car, outre que la précarité ne donne pas la sérénité propice à la créativité, il en résulte un système où nous passons notre temps à nous évaluer les un.e.s les autres. Rappelons que nous sommes déjà évalué.e.s tous les 5 ans en tant que laboratoires et régulièrement en temps qu’individus, à partir de nos réalisations. Evaluer en plus les projets, c’est-à-dire l’intention que nous aurions de, est extrêmement chronophage et contre-productif. En mars, juste avant le confinement, la LPR avait fait l’objet d’une vive opposition (manifestation prévue le jeudi 17 mars par exemple) et il y aurait urgence à la suspendre, alors que cette rentrée est si complexe pour tout le monde.
Le mouvement « rogueesr » a synthétisé des éléments techniques qui viennent à l’appui de la pétition. Ils montrent notamment (et la pétition reprend cela) la désinformation opérée dans le processus législatif sur la loi de programmation de la recherche. Pour plusieurs mouvements, cela illustre le danger pour la société et la démocratie d’une recherche mise au pas.
Extrait d’un envoi de Rogueesr
« Nous vous invitons à prendre connaissance de deux notes techniques. Dans la première, nous montrons que le budget de la LPR est insincère: il ne prévoit aucun investissement supplémentaire. Ainsi le «plus grand plan de revalorisations et de promotions des carrières scientifiques depuis des décennies» n’est pas financé ou, du moins, ne peut l’être que par des suppressions de postes pérennes. De plus, l’étude d’impact de la LPR n’inclut pas l’effet de la loi sur les retraites, dont l’examen parlementaire a été annoncé pour début 2021. Nous avons représenté les données budgétaires sous la forme de 10 graphiques, qui reprennent des éléments apportés notamment par Thomas Piketty, que nous vous invitons à diffuser partout, y compris par voie d’affiche.
Pour télécharger la note budgétaire:
La seconde note est géographique et montre que le projet de loi sur la recherche tourne le dos à un demi-siècle d’efforts de décentralisation et de politique d’aménagement du territoire en France, et menace de créer des déserts scientifiques et universitaires.
Pour télécharger la note sur l’aménagement du territoire:
La note sur l’aménagement du territoire a donné lieu à une présentation de Claude Grasland sous forme d’un séminaire vidéo:
Dans un second séminaire vidéo, Marion Maisonobe analyse la répartition géographique de la production scientifique, et montre que le l’idée d’une « masse critique » nécessitant une concentration des moyens est un mythe contredit par l’analyse scientifique: